Ne pas préserver les nouveau-nés à l’extrême, de la poussière, des squames ou des germes permet de minimiser leur risque d’asthme et d’allergies, plus tard dans la vie, confirme cette étude du Johns Hopkins. Les conclusions, présentées dans le Journal of Allergy and Clinical Immunology, révèlent que l'exposition précoce à des bactéries et de certains allergènes peut avoir un effet protecteur par la formulation de réponses immunitaires de l'enfant. Une conclusion qui peut aider les stratégies de prévention contre l'allergie et la respiration sifflante, un précurseur de l'asthme.
Les nourrissons exposés, normalement, à ces allergènes du quotidien, dont un grand nombre de bactéries « domestiques », dans leur première année de la vie semblent, avec cette étude, moins vulnérables ensuite aux allergies, à l'asthme et à son symptôme précurseur, la respiration sifflante. De précédentes études sont parvenues à des conclusions similaires, certaines allant jusqu'à suggérer que l'allergie se conjure même in utero ou « en suçant la sucette du bébé ». Enfin, trop d'hygiène, a été associée, par des chercheurs de la Faculté de Médecine de Montréal à des allergies en chaîne. A contrario, les enfants qui grandissent dans des fermes ont un faible risque d'asthme et d'allergies, en raison de leur exposition régulière à une très grande diversité de micro-organismes. Cette étude confirme que les enfants qui rencontrent les substances allergènes avant leur premier anniversaire en bénéficieront plus tard dans la vie.
Le moment critique de l'exposition initiale : C'est la théorie de l'auteur principal, le Dr Robert Wood, chef du Département Allergie du Johns Hopkins qui rappelle que le système immunitaire se forme dans la première année de vie, mais aussi que certaines bactéries et les allergènes jouent un rôle important dans la stimulation de cette formation. Son étude menée sur 467 nouveau-nés suivis durant 3 ans, qui a mesuré les concentrations d'allergènes présents dans l'environnement des nourrissons et jusqu'à recueillir et analyser la teneur en bactéries de la poussière collectée dans leurs maisons, montre que l'exposition à ces allergènes réduit le risque plus tard dans la vie. Les nourrissons qui ont grandi dans des maisons avec des squames de chat par exemple, présentent des taux inférieurs de respiration sifflante à 3 ans, par rapport aux enfants non exposés après la naissance.
L'effet protecteur se cumule avec la diversité et la densité des expositions.
· En bref, l'exposition à 3 allergènes différents « vaut » mieux qu'à un seul : Précisément, la respiration sifflante est 3 fois plus fréquente chez les enfants qui ont grandi sans exposition à ces allergènes (51%), vs les enfants exposés durant leur première année de vie à 3 allergènes différents (17%).
· A 3 ans, les enfants qui ont grandi avec les plus hauts niveaux d'allergènes domestiques ont un risque très réduit de respiration sifflante.
Alors que la prévalence de l'asthme est en hausse, ces conclusions peuvent participer à réduire le risque, dès la naissance de l'enfant.
Source: The Journal of Allergy and Clinical Immunology 6 June 2014 doi:10.1016/j.jaci.2014.04.018 Effects of early-life exposure to allergens and bacteria on recurrent wheeze and atopy in urban children (Visuel© Maksim Shebeko – Fotolia.com)
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