Plus d’1 diagnostic sur 2 d’asthme infantile serait erroné, révèle cette étude néerlandaise, certes mais dont les résultats semblent généralisables aux autres pays européens. Basées sur des mesures objectives par spiromètre, un dispositif permettant de mesurer la fonction pulmonaire et sur des tests d'allergie, ces conclusions, présentées dans le British Journal of General Practice, dénoncent surtout les prescriptions médicamenteuses inutiles et…leurs effets indésirables. En cause, des tests et un suivi majoritairement insuffisants chez ces enfants.
Cette étude a été menée à partir des dossiers médicaux de 652 enfants âgés de 6 à 18 ans, ayant reçu un diagnostic d'asthme et utilisant un inhalateur sur l'ensemble de l'année et a pris en compte les données de tests de la fonction pulmonaire, effectués, le cas échéant, au diagnostic, ainsi que les traitements prescrits. L'asthme confirmé a été défini par une respiration courte, saccadée et sifflante, un symptôme pouvant être inversé -objectivement, au test de spirométrie- après prise d'un bronchodilatateur, par inhalateur. L'asthme probable, via des symptômes « évocateurs » mais sans résultats de test de spirométrie. A partir de ces principes directeurs, les chercheurs ont réparti les participants et ont pu identifier les enfants sur-diagnostiqués. L'équipe a également examiné les enfants de moins de 6 ans ayant reçu un diagnostic basé sur leurs symptômes mais n'ayant pas été suivis ensuite et ne disposant pas de résultats de tests de diagnostic. Sur les 652 enfants diagnostiqués et traités pour l'asthme,
· 16,1% ont eu leur diagnostic confirmé par spirométrie,
· 23,2% sont atteints d'asthme probable, mais doivent encore le faire confirmer par spirométrie,
· 53,5% sont finalement jugés comme sur-diagnostiqués, une grande partie d'entre eux étant peu probablement atteints, et 5 nommément diagnostiqués avec asthme à tort, selon le test de spirométrie,
· 7,2% ne sont probablement pas asthmatiques, et jugés également a priori sur-diagnostiquée. Ces derniers étaient néanmoins sous bronchodilatateur.
Bref, cette étude suggère que près d'1 enfant sur 2 considéré comme asthmatique et traité, est très probablement sur-diagnostiqué et, accessoirement, exposé inutilement à des effets secondaires possible des traitements. En cause, l'absence de recours systématique, de la part des médecins qui prescrivent, aux tests de fonction pulmonaire recommandés pour confirmer ce diagnostic. Ainsi, de nombreuses prescriptions se fondent principalement l'histoire des symptômes de type toux et respiration sifflante.
February 26 2016 DOI: 10.3399/bjgp16X683965 Overdiagnosis of asthma in children in primary care: a retrospective analysis
Plus de 50 études sur l'Asthme