Les gènes liés à l'X contribuent à expliquer pourquoi les garçons de tous âges font face à un risque respiratoire plus élevé, selon cette étude du Children's National Health System (Washington). Des données présentées dans les Scientific reports qui confirment que le chromosome X contient des informations cruciales sur les différences génétiques liées au sexe, dans différents tissus des voies respiratoires. Une nouvelle compréhension qui pourra permettre de mieux prévoir, prévenir, détecter et traiter les troubles respiratoires chez le petit enfant.
Sur un plan épidémiologique, il est clair que les garçons et les jeunes hommes sont plus susceptibles de développer un syndrome de détresse respiratoire néonatale, une dysplasie bronchopulmonaire, une bronchiolite virale, une pneumonie, ou l’asthme infantile. Contrairement aux garçons, les filles ont une copie supplémentaire du chromosome X, qui est enrichie de gènes liés au système immunitaire, et dont certains jouent un rôle clé dans le développement des maladies respiratoires. La méthylation empêche l'activité génique excessive dans les gènes liés à l'X, mais il reste encore beaucoup à comprendre sur la façon dont ce processus influence le risque de développer des maladies respiratoires chez les nourrissons.
L’équipe a mené cette étude auprès de 12 nouveau-nés, dont 6 prématurés. Des échantillons d’écoulement nasal ont été analysés pour les profils de méthylation de l'ADN génomique. Les chercheurs ont développé un algorithme (visuel 2) pour générer des signaux de méthylation de l'ADN par sexe. Cet algorithme a permis d’identifier des gènes liés à l'X avec des différences significatives de méthylation chez les garçons et chez les filles.
Des différences de méthylation sur X expliquent des différences de prédisposition : l’équipe qui a cherché à caractériser les signatures épigénomiques spécifiques aux sexes, dans les voies respiratoires humaines au début de la vie, et en se concentrant surtout sur les modèles de méthylation de l'ADN du chromosome X, montre que les voies respiratoires humaines présentent des différences liées au sexe de méthylation de l'ADN à la naissance. Ces résultats laissent présager que les nourrissons de sexe masculin pourraient être plus fortement prédisposés à développer des troubles respiratoires comme l'asthme.
Vers une approche diagnostique et thérapeutique personnalisée : « Il est clair, pour nous cliniciens, qu’en unité de soins intensifs néonatals, les maladies respiratoires sont plus fréquentes chez les bébés garçons, qui restent hospitalisés plus longtemps que les filles. La caractérisation des signatures de méthylation des voies aériennes précoces permet d’identifier des disparités liées au genre dans les troubles respiratoires et va nous inciter à développer des approches diagnostiques et thérapeutiques plus personnalisées.
L’étude confirme ainsi que le chromosome X est porteur d’informations cruciales sur la santé respiratoire selon le sexe de l’enfant, et leur connaissance peut permettre de mieux prendre en charge les troubles respiratoires chez le nouveau-né, a fortiori prématuré.
Source : Scientific Reports 03 April 2018 doi:10.1038/s41598-018-23063-5 Characterization of Sex-Based Dna Methylation Signatures in the Airways During Early Life (Visuel Children's National Health System)
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