Ce sont les nouvelles recommandations fondées sur les preuves de la littérature, pour le diagnostic et la prise en charge des affections allergiques jusqu’à l’anaphylaxie, et dont la dermatite atopique, chez les enfants et les adultes. Rédigées par les experts de l’American College of Allergy, Asthma, and Immunology et de l’American Academy of Allergy, Asthma and Immunology, ces directives précisent notamment la gestion de ces conditions pour les tout-petits.
« L’anaphylaxie et la dermatite atopique sont des affections allergiques qui touchent des millions de personnes dans le monde », rappelle l’un de ces experts, le Dr Jay Lieberman, allergologue et coprésident du groupe de travail. « Nous mettons régulièrement à jour nos recommandations de bonne pratique afin de nous assurer que les allergologues et autres professionnels de santé puisse apporter à leurs patients les soins les meilleurs et les plus appropriés ».
Concernant l’anaphylaxie
Les nouvelles directives, qui intègrent les progrès récents dans la compréhension de ces réactions allergiques graves, précisent les dernières orientations importantes liées à l’évaluation diagnostique, à l’anaphylaxie chez les nourrissons et en milieu communautaire, au traitement à l’épinéphrine, aux maladies des mastocytes, à l’usage des bêtabloquants et des inhibiteurs de l’ECA, et à l’anaphylaxie périopératoire.
Les principaux points de ces nouvelles directives sur l’anaphylaxie comprennent :
- la nécessité pour un patient de se rendre aux urgences s’il utilise de l’épinéphrine pour l’anaphylaxie. L’appel des services d’urgence après l’utilisation d’un auto-injecteur d’épinéphrine peut ne pas être nécessaire si le patient présente une réponse rapide, complète et durable au traitement et a accès à injections d’épinéphrine supplémentaires. Les situations qui justifient un appel des services d’urgence comprennent l’anaphylaxie grave, des symptômes qui ne disparaissent pas rapidement, complètement ou presque complètement, ou des symptômes qui réapparaissent ou s’aggravent ;
- les processus de stockage (comment, où et par qui) des auto-injecteurs d’épinéphrine ;
- une mise à jour du diagnostic d’anaphylaxie, avec des critères plus universellement acceptés ;
- une mise à jour sur la façon de reconnaître et de traiter l’anaphylaxie chez les nourrissons. Ce diagnostic de l’anaphylaxie chez les nourrissons et les tout-petits peut être difficile, et il n’existe pas de critères diagnostiques de l’anaphylaxie spécifiques à l’âge. Par conséquent, les critères d’anaphylaxie actuels devraient être utilisés pour établir le diagnostic d’anaphylaxie chez les nourrissons/tout-petits ;
- une mise à jour sur l’évaluation et le traitement de l’anaphylaxie en relation avec une intervention chirurgicale ;
- une mise à jour sur l’utilisation des bêtabloquants et des inhibiteurs de l’ECA (enzyme de conversion de l’angiotensine) chez les patients à risque d’anaphylaxie.
Concernant la dermatite atopique
Les nouvelles lignes directrices soulignent, qu’outre les normes de fiabilité, les preuves seules ne suffisent jamais ; que
les valeurs et les préférences des patients sont cruciales
pour parvenir à des recommandations optimales et personnalisées. Elles intègrent également l’évolution de la diversité, de l’équité et de l’inclusion dans le diagnostic et la gestion de la maladie.
Les principaux points de ces nouvelles lignes directrices sur la dermatite atopique comprennent :
- la recommandation du recours aux corticoïdes topiques ou aux inhibiteurs topiques de la calcineurine chez les patients atteints de dermatite atopique non contrôlée, en dépit de l’usage d’hydratants ;
- la confirmation de la sécurité des inhibiteurs topiques de la calcineurine avec une utilisation standard, d’une ou 2 fois par jour ;
- la recommandation d’un traitement proactif avec des corticoïdes topiques ou des inhibiteurs topiques de la calcineurine pour les patients présentant une évolution récurrente ;
- l’administration 1 fois par jour de médicaments topiques. Le dupilumab est recommandé pour les patients âgés de 6 mois ou plus atteints de dermatite atopique, modérément sévère, réfractaire, en cas d’intolérance au traitement topique de puissance moyenne, ou le tralokinumab pour les patients âgés de 12 ans et plus ;
- l’utilisation de la pommade crisaborole 2 % pour la dermatite atopique légère à modérée ;
- ne pas utiliser d’antibiotiques topiques pour la dermatite atopique seule sans infection ;
- l’immunothérapie allergénique pour la dermatite atopique modérée à sévère ;
- l’utilisation d’inhibiteurs oraux de JAK après examen attentif des risques et des bénéfices, chez les adultes et les adolescents atteints de dermatite modérée à sévère, réfractaires, en cas d’intolérance au traitement topique et des produits biologiques de puissance moyenne à élevée ;
- déconseille les médicaments immunosuppresseurs tels que le baricitinib (un inhibiteur de JAK), l’azathioprine, le méthotrexate et le mycophénylate mofétil ;
- suggère d’envisager l’administration de la ciclosporine chez les adultes et les adolescents atteints de dermatite atopique modérée à sévère, réfractaires, ou en cas d’intolérance à un traitement topique et aux médicaments biologiques de puissance moyenne à élevée.
- Déconseille l’utilisation de corticoïdes systémiques pour la dermatite atopique.
A lire donc précisément, par tous les dermatologues.
Source: Annals of Allergy Asthma & Immunology 18 Dec, 2023 Anaphylaxis: A 2023 practice parameter update
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